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[1835] Darwin et l'Empire Inca

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En bon explorateur de la Cordillère des Andes, Charles Darwin s'intéressa aux ruines d'une des civilisations les plus connues d'Amérique méridionale, l'Empire Inca. Notre jeune naturaliste n'était pas un archéologue, il est vrai. Il demeure cependant une vive curiosité de sa part, et quelques descriptions nous permettant de mieux apprécier l'état des ruines en ce début du XIXème siècle. Nous ne ferons pas ici de résumé de l'histoire mouvementée de la civilisation Inca, depuis son émergence régionale jusqu'à son anéantissement définitif en 1572. Considérons qu'à l'époque du voyage du HMS Beagle autour du monde, trois siècles s'étaient déjà écoulés entre la chute de l'empereur Atahualpa et le Journal de Bord de Darwin. Le brutal abandon des infrastructures incas eut tôt fait d'accélérer la détérioration des édifices. Cependant, notre jeune explorateur eut à cœur de nous relater ses plus belles découvertes. Reprenons ensemble son «  ...

[1835] Une hacienda au Chili

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Le 12 juin 1835, Darwin est hébergé à l'Hacienda de Potrero Seco, dans la vallée de Copiapo. Après les bivouacs des derniers jours, notre jeune naturaliste en tire un confort bienvenu ! Cette hacienda appartient à une société britannique. Le gérant, M. Bingley, l'accueille grâce à une lettre d'introduction que Darwin lui présente. Il va y passer plusieurs jours, entre le 12 et le 27 juin 1835, profitant de l'hospitalité pour explorer les environs. La propriété, encaissée dans la vallée, fait 14 lieues de long. Elle était jusqu'à récemment estimée à 100 livres sterling. On y cultive du fourrage pour les mules et du trèfle de pays. Mais ce n'est pas la seule ressource de la société qui emploie M. Bingley. Ce dernier s'occupe de négoce de minerais de cuivre, qu'il exporte depuis le plus proche port. Comme la route est uniquement praticable par des mules, ces dernières se chargent du transport du minerai. Aussi sont-elles au cœur de d'entreprise comme...

[1835] Darwin prospecteur minier ?

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Le 11 juin 1835, Darwin est en route depuis 9 jours désormais. L'objectif de cette nouvelle excursion terrestre : la vallée de Copiapo, au départ de Coquimbo. Cette vallée, porte d'entrée du désert d'Atacama, Le climat y est forcément aride, et les rares habitants espèrent la moindre averse. Ici, le curieux lien entre tremblements de terre et météorologie y est fort bien connu. Cette connaissance empirique ne manque pas de frapper Darwin, qui fait immédiatement le rapprochement avec les Mémoires de Humboldt à ce sujet. L'aridité des lieux est telle que lorsqu'il rapporte le récent séisme de Coquimbo , les locaux s'écrient : «  Comme ils sont heureux ! Ils auront cette année beaucoup de pâturages  ». De quoi dérouter notre jeune naturaliste ! Mais Darwin ne manque pas non plus de déconcerter les Chiliens. Qu'un Anglais parcourt les terres reculées de la région en examinant roches et fossiles ne peut signifier qu'une seule chose pour eux. Il s'agit ...

[1835] La famille O'Higgins

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Le 9 juin, Darwin traverse la région de Vallemar, «  berceau de la famille O'Higgins, qui donna des présidents et des généraux au Chili  ». Mais que sous-entend Darwin par cette phrase ? Il veut bien sûr parler de Bernardo O'Higgins Riquelme (1778 – 1842), général en chef et l'un des pères de la patrie chilienne ! Les O'Higgins sont des nobles irlandais, comme leur nom vous l'avait certainement fait remarquer. Leur origine remonterait, selon eux, au roi Niall Noigiallach, le premier Haut Roi d'Irlande (IVème - Vème siècle après J.C.). La famille connut des heures sombres en 1654, lorsque Cromwell leur confisqua leurs terres. Certains demeurèrent en Irlande, mais une branche émigra en Espagne. L'un d'eux, Ambrose O'Higgins (1720 - 1801), s'exila à Cadix en 1751, puis en Amérique du Sud, où il devint gouverneur royal du Chili (1788 - 1796) puis vice-roi du Pérou (1796-1801). Anobli par le roi Charles IV d'Espagne, il devint baron de Ballina...

Le HMS Beagle et sa flottille de petits navires

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Début juin 1835, le Capitaine FitzRoy loue un autre navire pour épauler la minutieuse cartographie des côtes chiliennes. Ce n'est pas la première fois que FitzRoy recrute, à ses frais, des navires pour compléter les relevés du HMS Beagle . S'il crut alors être approuvé par l'Amirauté, il dut financer cette flotte sur ses propres deniers et conserva une certaine amertume à ce sujet. Toujours est-il que les six bâtiments qui constituèrent la petite armada de FitzRoy nous sont décrits aussi bien par le Capitaine que par Charles Darwin. Si ce premier est très rigoureux à leur sujet dans ses Narratives, notre jeune naturaliste se montre plus évasif, n'étant pas marin de cœur ni de métier. Il existe cependant une troisième source historique au sujet de ces navires. En juin 1832, l'aspirant Le Charles Forsyth rejoint le HMS Beagle en remplacement du jeune Charles Musters, décédé du paludisme peu avant l'arrivée du brick-sloop au Brésil. Le jeune Forsyth eut lui aussi...

[1835] En colocation avec le Capitaine FitzRoy

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Il faut croire que le carénage du H MS Beagle avance bien, puisque Darwin séjourne à bord dès le 15 mai 1835. Puis le lendemain, il prend un logement à Coquimbo en colocation avec le Capitaine FitzRoy. Ce n'est pas vraiment à côté, puisque la ville se trouve à 20 km du mouillage du Beagle . Comprenez du lieu de cale sèche, puisque les Narratives du Capitaine nous apprennent que les travaux se poursuivent jusqu'au 6 juin. L'ambiance de la colocation est-elle au beau fixe ? Il y a des raisons de penser que non. Le 17 mai au soir, Darwin dîne chez un certain M. Edwards, un compatriote installé au Chili. Pas un mot sur la présence du Capitaine, mais la description d'une seconde secousse sismique majeure quelques semaines après le tremblement de terre de Valparaiso. L'événement se révèle fort heureusement sans gravité. Le 19 mai, un peu de géologie en suivant les indications d'un site remarquable décrit par Lyell. Le Capitaine est toujours absent. Le 21 mai, excu...

[1835] Radouber le HMS Beagle

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Le 13 mai 1835, lorsque Darwin retrouve le HMS Beagle à Coquimbo, le navire est en pleine rénovation. On radoube de fond en comble sa coque en prévision de la traversée du Pacifique, écrit-il dans son Journal de Bord . L'examen des Narratives du Capitaine FitzRoy nous confirme les faits : «  Après avoir rapidement reconnu la côte jusqu'à Coquimbo, nous sommes arrivés à la crique d'Herradura et avons solidement amarré le navire. J'avais l'intention d'y effectuer un carénage complet et de préparer le Beagle pour recevoir un important ravitaillement à Valparaiso, ce qui lui permettrait de longer la côte jusqu'aux Galápagos, puis de traverser le Pacifique jusqu'à Sydney, en Australie. À Herradura, il est resté tranquillement à terre jusqu'au 6 juin ; tout son équipage a campé à terre près du navire, le temps qu'il soit entièrement vidé, réarrimé et repeint  » Robert FitzRoy, Narratives (1839). Le radoub est une opération nécessaire pour ...

[1835] La vallée fertile de Coquimbo

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Le 14 mai 1835, Darwin entame sa visite de la vallée de Coquimbo, au Chili. La ville de Coquimbo en elle-même n'a rien de remarquable, selon ses propres dires. Il s'agit d'une bourgade de ne comptant pas plus de 8000 habitants. Les vastes cultures céréalières l'intéresse bien plus, notre jeune naturaliste notant forcément le contraste avec les terres bien plus arides du Chili méridional ! Au Nord de la vallée, les vergers d'arbres fruitiers sont abondants. Mais fidèle à ses devoirs, il s'attaque également à la géologie de la région. A nouveau, il note sur les terrasses de galets de la vallée la profusion de fossiles de coquillages. Dans son «  Voyage d'un naturaliste autour du Monde  » (1839), Darwin en est persuadé, ces coquillages sont la preuve supplémentaire de l'élévation successive du sol depuis le niveau des océans. Il note même la trace d'érosions côtières sur ces terrasses ! Les observations de Darwin sont justes, ses conclusions limitées ...

[1835] Sur la route des Andes, à nouveau (3/3)

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Suite et fin de cette expédition terrestre andine ! Nous avions laissé Darwin et ses compagnons aux mines de Panucillo, dont le propriétaire, M. Caldcleugh de Santiago, les accueille en personne. Le 12 mai 1835, notre jeune naturaliste fait le tour du propriétaire avec attention. Le minerai extrait est le pyrite de cuivre commun, d'une belle couleur jaune. Bien qu'estimée à plus de 30000 dollars, M. Caldcleugh en fit l'acquisition pour la modique somme de 3,8 livres sterling. Les anciens propriétaires ne croyaient pas possible de réduire le minerai en métal exploitable. Et malgré quelques déboires, notre entrepreneur anglais finit par rendre l'exploitation suffisamment rentable. Pyrite de cuivre (wikipedia) Le travail demeure pénible en cette première moitié du XIXème siècle, comme vous pouvez vous en douter. Les ouvriers remontent leur chargement sur leur dos pas moins de 12 fois par jour, soit un total de 1088 kg, et d'une profondeur atteignant les 73 mètres ! R...

[1835] Sur la route des Andes, à nouveau (2/3)

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Poursuivons le récit de cette nouvelle expédition terrestre de Darwin. Le 1er mai 1835, les cavaliers traversent la vallée de Longotomo. Leur route les mène au Nord du Chili, et les rapproche à nouveau du littoral. Les arbres se raréfient au profit d'une couverture buissonnante apparentée aux yuccas. De Longotomo à Quilimar, la route longe la côte. Enfin le 3 mai de Quilimar à Conchalee, le pays devient de plus en plus dénudé, comme si la terre devenait désormais aride, presque désertique. Pas même une chèvre ne pourrait survivre dans ce décors désolé ! Et pourtant, la pluie est au rendez-vous. Rare et brutale, en torrents diluviens. Chemin faisant, les cavaliers entendent parler du HMS Beagle . Cartographier les côtes semble suspect pour les habitants de ces régions désolées, qui sont convaincus que le brick-sloop est en réalité un navire contrebandier. Ils se plaignent également du caractère irascible du capitaine FitzRoy, qui ne fait que renforcer leurs soupçons ! Darwin,...

[1835] Les choix naturalistes de Darwin

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A la lecture des notes de terrain de Darwin au cours de son Voyage autour du Monde, le lecteur est aisément frappé par le faible nombre de données zoologiques pour l'année 1835. Curieux constat, puisqu'en septembre de la même année, Darwin séjournera aux Galapagos ! Est-ce à dire qu'il s'accorda du répit pendant tout ce temps ? Non, bien-sûr. A ce constat bibliographique, deux explications sont possibles. la nature des milieux parcourus, tout d'abord, mais surtout des choix naturalistes justifiés par les intérêts spécifiques du jeune homme au cours du Voyage. Naturaliste à bord du HMS Beagle , le jeune Charles Darwin porte une bien lourde charge sur ses épaules. Il doit rendre compte, sur la base de ses observations terrain, des relevés naturalistes effectués par l'expédition durant le Voyage (1831 - 1836). La mission du Capitaine FitzRoy est avant tout cartographique, si l'on exclut son initiative privée de rapatrier des otages fuégiens et d'établir un ...

[1835] Sur la route des Andes, à nouveau (1/3)

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Le 27 avril 1835, Darwin reprend la route ! Au départ de Valparaiso, il compte atteindre Coquimbo, Guasco et et Copiapo, puis enfin Coquimbo où le Capitaine FitzRoy a promis de le rembarquer à bord. En ligne droite, son voyage compte 778 km. Mais dans ce pays montagneux, ses inévitables lacets lui feront parcourir bien plus de bornes ! Mais hors de question de voyager seul ! Le groupe comprend à nouveau le guide Moriano Gonzalez que Darwin rembauche, ainsi que quatre chevaux et deux mules pour les transporter, eux et leurs bagages. Il est fort probable que le jeune Syms Covington , l'assistant de Darwin, soit du voyage même s'il ne le mentionne pas. Le soir, le groupe compte bivouaquer et cuisiner en chemin. Les compagnons d'aventure quittent définitivement Valparaiso le jour même, et Darwin contemple une dernière fois la ville depuis le proche village de Viro del Mar. Nos cavaliers sont alors sur la grande route qui s'étend vers l'Est. A Limache, ils font une ét...

[1835] Valparaiso, le « Joyau du Pacifique »

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Si une ville chilienne servit de rendez-vous au HMS Beagle lors de sa cartographie des côtes pacifiques d'Amérique méridionale, c'est bien Valparaiso, la « Petite San Francisco » chilienne ! Durant ces derniers mois, nous n'avons cessé d'y faire escale, sans jamais s'attarder bien longtemps dans ses ruelles. Il est temps d'y remédier, en retraçant l'histoire ce celle que les Chiliens surnomment le « Joyau du Pacifique ». Valle paraíso ou « Vallée Paradis » est bien entendu le nom espagnol de la troisième ville du Chili. l'origine de ce nom est sujet à controverse. Nul ne sait s'il fut donné par le Conquistador Juan de Saavedra ou par le navigateur Juan Bautista Pastene. Une chose est certaine, ce ne fut pas le premier nom de la rade. Puisque les Mapuches l'appelaient Alimapu, ou « Terres brûlées ». La première présence humaine remonte aux Picunches, une branche septentrionale des Mapuches, des agriculteurs. Les pêcheurs Changos, qui habitaien...

[1835] Félicitations, Capitaine FitzRoy !

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Le 23 avril 1835, le HMS Beagle se présente devant le port de Valparaiso. Charles Darwin retrouve sa cabine de la dunette arrière le jour même. Pour le Capitaine FitzRoy, cette journée est à marquer d'une pierre blanche, car l'Amirauté le nomme de manière pérenne au grade de Capitaine. Jusqu'à présent, il n'était officier qu'une fois missionné. Bien entendu, l'événement est relaté dans les Narratives du Capitaine ! À midi, le 23, nous avons mis en panne au large de Valparaiso et envoyé des bateaux à terre. M. Darwin est monté à bord et, entre autres bonnes nouvelles, on m'a annoncé ma promotion. Je me suis renseigné sur M. Stokes et le lieutenant Wickham, surtout sur le premier ; mais rien n'indiquait que leurs efforts avaient été reçus avec satisfaction au quartier général, ce qui diminuait considérablement la satisfaction que j'aurais pu éprouver par ailleurs. M. Darwin est retourné à terre, avec l'intention de voyager par voie de terre ...

[1835] Les Casuchas du Roi

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Du 2 au 4 avril, l'expédition chemine par les cols de montagne jusqu'au rio de Las Vacas, puis bifurque en direction du Puente del Incas. Ils bivouaquent sur place, une occasion de faire pâturer les mules. Darwin en profite pour effectuer quelques relevés géologiques. La région abonde de grottes et de sources hydrothermales, Darwin ne manque pas d'étudier les dépôts stalactites et stalagmites laissés par ces eaux riches en solutions ioniques. L e pont inca est en piteux état selon lui, et ne rend guère hommage à la civilisation dont il porte le nom. Mais nous ne nous intéresserons pas aux sites archéologiques incas dans ce billet. Penchons-nous plutôt sur celles laissées par les Espagnols. Au 5 avril, la caravane entame une longue étape à travers la chaîne centrale. Sur leur chemin, ils croisent des Casuchas , petites tours espagnoles autrefois utilisées pour surveiller les lieux. Ces petits abris de montagne furent construits entre 1765 et 1770 selon les plans de Don Am...

[1835] Excursion dans la Cordillère des Andes (3/3)

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Dans le précédent billet, nous avions abordé l'arrivée de Darwin à Mendoza en Argentine, et le début de son voyage retour jusqu'à Valparaiso, Chili. Dans son «  Voyage d'un Naturaliste autour du Monde  », il souligne à nouveau sa désillusion devant la fameuse Villa Vicencio. Puis au 30 mars 1835, il abonde plus en détails sur la géologie remarquable des alentours des chaînes du Portillo et d'Uspallata. La présence de diverses laves sous-marines, alternant avec des grès et autres dépôts sédimentaires, ne peut que le conforter une fois de plus dans son hypothèse d'un soulèvement progressif du continent sud-américain. Inutile de préciser qu'après les nombreux fossiles de coquillages collectés en altitude lors du voyage aller, il s'agit de la seconde excellente nouvelle géologique de l'excursion ! Darwin identifie aussi avec raison des troncs d'arbres fossiles, qu'il fait identifier à son retour de Voyage auprès de M. Robert Brown comme appartenant...

Darwin et la maladie de Chagas

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Quelle était l'origine de la maladie chronique dont souffrait Darwin ? Une des hypothèses les plus populaire suppose qu'au cours de son Voyage autour du Monde, notre jeune naturaliste aurait contracté la maladie de Chagas. Mais cette hypothèse souvent citée comme un fait avéré soufre de quelques faiblesses. Récemment, deux parasitologues ont proposé un nouvel argument, de nature éco-épidémiologique, afin de soutenir l'hypothèse Chagas. Pour se faire, Botto-Mahan & Medel (2021) ont tout simplement étudié les occurrences de Protozoaires et insectes vecteurs tout du long des voyages de Darwin dans la Cordillère des Andes. Et leurs résultats sont plutôt encourageants. Mais en absence de preuves directes, peut-on porter un diagnostic sérieux sur les soufrances du malade Charles Darwin ? La maladie de Chagas ou trypanosomiase américaine est une maladie parasitaire des régions tropicales d'Amérique du Sud et centrale. Elle est provoquée par un Protozoaire, Trypanosoma c...

[1835] Darwin et la Neige rouge

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Au cours de sa traversée de la Cordillère des Andes, Darwin observe à plusieurs reprises un étonnant phénomène. La neige d'altitude est souillée de rouge ! Non, il ne faut point y voir le sang versé des Incas, mais la conséquence d'une efflorescence de micro-organismes que les biologistes commençaient seulement à comprendre. Mais dans un contexte de polémique scientifique autour du phénomène, Darwin demeure d'abord prudent et préfère se ranger à la vieille explication géologique. Ce n'est qu'une fois de retour en Angleterre qu'il prendra parti – avec raison – sur l'origine de la Neige rouge. Revenons sur cette affaire : Image d'illustration : Neige rouge sur le mont Ritter (Sierra Nevada, USA). Crédits : Wikimedia Dans son «  Voyage d'un naturaliste autour du Monde  » (1839), Darwin relate ses observations andines de neige rouge : «  Je trouve sur plusieurs champs de neige le protococcus nivalis, ou neige rouge, que nous ont fait si bien connaître l...

[1835] Excursion dans la Cordillère des Andes (2/3)

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Poursuivons notre récit de cette grande excursion de Darwin dans la Cordillère des Andes. Le 22 mars 1835, le petit groupe atteint la chaîne de Portillo. Il s'agit d'un haut alpage, destiné aux estives du bétail. Mais point de cheptel ni de Guanacos , les fermiers comme ces animaux sauvages craignant une tempête de neige prochaine. Plus loin devant eux, se dresse le massif de Tupungato, entièrement recouvert d'un manteau de neige vierge. Le muletier de l'expédition prétend qu'un volcan est présent dans cette chaîne de montagnes. Le Tupungato, qui culmine à 6570 mètres, est en effet un volcan. Bien que de nos jours, l'activité volcanique s'est déplacée vers le Tupungatito, à la frontière entre l'Argentine et le Chili. Volcans du Tupungato (crédits : Wikipedia) Le paysage est magnifique, entremêlé de névés et de granite rouge. Mais aussi mortellement dangereux, comme en témoigne le corps congelé d'un cheval. Depuis combien de temps est-il condamné dan...

[1835] Darwin et le mal des montagnes

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Le 21 mars 1835, au cours de sa traversée de la Cordillère des Andes par les hauts plateaux chiliens, Darwin expérimente le fameux mal des montagnes ! «  Nous avons entamé la pénible ascension et avons d'abord éprouvé quelques difficultés respiratoires. Les mules s'arrêtaient tous les cinquante mètres, puis les pauvres bêtes, volontaires, reprenaient spontanément leur respiration après quelques secondes  » Charles Darwin, Journal de Bord . Bien sûr, ce ne sera pas la seule fois où ce malaise physiologique s'imposera à sa condition physique ! Mais l'entrée à cette date de son Journal de Bord illustre en détails ce phénomène tel que rapporté dans les Andes : «  Les Chiliens appellent Puna cette respiration courte due à l'air raréfié […] On la considère comme une sorte de maladie, et on m'a montré les croix de plusieurs tombes où des personnes étaient mortes, appelées ''Punado'' ». Darwin décrit aussi les symptômes ressentis : «  La seule sensat...