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Affichage des articles du 2025

[1835] Bivouac sur l'île James

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Le 2 octobre, le HMS Beagle poursuit la cartographie des îles de l'archipel des Galápagos. Il aborde ainsi les îles Pinta, Genovesa et Marchena. Puis au 8 octobre 1835, il atteint en louvoyant l’île James (ou Isla Santiago en espagnol). L'équipage retrouve M. Sulivan, M. Bynoe et trois hommes. Darwin décide de descendre à terre pour retrouver ce petit groupe d'explorateur. Ensemble, ils vont bivouaquer sur place en attendant le retour du Beagle de l'île San Cristobal. Outre la mission scientifique du navire, le capitaine FitzRoy espère s'y ravitailler en eau. En effet, les sources découvertes sur les autres îles ont un débit si faible que cette corvée n'a pu être menée à bien. La pénurie d'eau potable menace, et les rations quotidiennes ont dû être réduites de moitié ! Iguane terrestre des Galapagos ( Conolophus subcristatus ). Source : Wikipedia En attendant le retour du brick-sloop au 19 octobre, Darwin et ses compagnons vont explorer l'intérieur de...

[1835] Observations géologiques aux Galápagos

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Au cours de son escale dans l'archipel des Galápagos, Darwin visita quatre des îles majeures de ces terres lointaines. Son principal sujet d'études durant le Voyage portait sur la géologie. Et bien que ses conclusions sur la faune de l'archipel passèrent à la postérité, son compte-rendu «  Geological observations on the volcanic islands visited during the voyage of HMS Beagle  » (1844) nous livre un travail remarquable, presque avant-gardiste, sur la géologie de l'archipel. Quelques questions demeurent cependant sur son travail de terrain, notamment la localisation exacte des prélèvements. Une énigme qui motiva plusieurs générations de géologues pour revenir sur les pas du célèbre naturaliste. Le HMS Beagle fit escale aux Galápagos entre septembre et octobre 1835. Fidèle à sa mission principale, le navire organisa la cartographie des îles et îlots de l'archipel. Durant cette période, Darwin eut la possibilité de débarquer à terre. Néanmoins, le temps lui était com...

[1835] Sur les traces des anciennes expéditions britanniques

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Le 30 septembre 1835, le HMS Beagle cartographie l'île Fernandina. Il s'agit de l'île majeure des Galápagos la plus septentrionale. Et pour une fois, notre guide sera le Capitaine FitzRoy, qui dans ses Narratives revient sur les précédentes expéditions britanniques sur ces lointains rivages ! Commençons cependant par une brève histoire de sa découverte. En français et en espagnol, l'île se nomme Fernandina, en l'honneur du Roi d'Espagne Fernando II (1452 – 1516). Que cette île fut baptisée en l'honneur du mécène des expéditions de Christophe Colomb peut sembler curieux, d'autant plus que l'archipel aurait été découvert par les Espagnols en 1535. Mais ce serait oublier l'aura de ce grand Roi d'Espagne ! Toujours est-il que les Galapagos, qui figuraient sur la mappemonde de Marcator, attirèrent rapidement la convoitise britannique. Le premier capitaine anglais à visiter les îles Galápagos fut ainsi Richard Hawkins, en 1593 ! Quant à l'îl...

[1835] Aux Galápagos, Darwin face au créationnisme

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Le 27 septembre 1835, alors qu'il se trouve sur l'île Floreana de l'archipel des Galápagos, Darwin note dans son Journal de Bord  : «  J'ai collecté assidûment tous les animaux, insectes, reptiles et plantes de cette île. En les comparant plus tard, il sera très intéressant de découvrir à quel district ou ''centre de création'' il faut rattacher les êtres organisés de cet archipel  ». Pour le lecteur novice qui découvre ces lignes, la référence à la Création biblique peut sembler déroutante, alors que l'escale aux Galápagos est couramment présentée comme point de bascule de ses théories évolutionnistes. Le récit de Darwin aux Galápagos, pourtant fort populaire même sur les bancs des amphithéâtres de biologie, n'en est pas moins un raccourci un peu trop facile. Revenons quelques instants sur la construction de sa théorie de la sélection naturelle des espèces. Rassurez-vous cependant, il ne serait être question de négliger l'importance des fam...

[1835] L'île Isabela

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Le 28 septembre 1835, le HMS Beagle fait escale sur la plus grande île de l'archipel des Galápagos, l'île Isabela. Commençant par des relevés de ses côtes, le brick-sloop jette l'ancre le lendemain, dans une petite anse. D'une superficie de 4586 km² pour une longueur de 100 km, cette île semble suspendue à la ligne équatoriale. Son nom espagnol lui fut attribué initialement en l'honneur de la reine Élisabeth du Portugal. Son ancien nom anglais d'Albemarle Island, que Darwin et FitzRoy utilisent dans les Journaux respectifs, faut référence au Duc d'Albemarle. Nous y retrouvons la marque du boucanier anglais Ambrose Cowley, explorateur de ces terres lointaines au XVIIème siècle. Darwin s'intéresse bien entendu à la géologie de cette île volcanique. Née de la fusion de six volcans récents et toujours actifs, l'île témoigne du volcanisme de point chaud typique des Galápagos. Darwin n'est cependant pas aussi au fait du géodynamisme interne que les g...

[1835] Les Reptiles des Galápagos

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«  Examinons maintenant l’ordre des reptiles qui caractérise tout particulièrement la zoologie de ces îles  ». Le chapitre du «  Voyage d'un Naturaliste autour du Monde  » consacré à l'archipel des Galápagos est particulièrement fourni en descriptions herpétologiques. Darwin, bien que se consacrant avant tout à la géologie de ces îles volcaniques, mit à profit cette escale aussi bien pour étudier leur faune que leur flore. Le paysage de tufs et de laves, peuplé d'abondants reptiles, lui laissa un souvenir frappant : «  Le géologue, en considérant ce qui se passe dans l’archipel des Galápagos, se trouvera probablement malgré lui reporté à l’époque secondaire, alors que des lézards, les uns herbivores, les autres carnivores, dont les dimensions ne peuvent se comparer qu’à celles de nos baleines actuelles, habitaient en quantité innombrable et la terre et la mer  » Charles Darwin, Op. Cit . Comme pour les autres spécimens herpétologiques du Voyage, Darwin...

[1835] FitzRoy et les Pinsons de Darwin, un raté

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Le Capitaine FitzRoy, célèbre commandant du HMS Beagle , était aussi collectionneur d'oiseaux naturalisés. Il profita d'ailleurs du Voyage pour agrandir sa propre collection. Aussi, lorsqu'il aborda l'ornithologie dans ses Narratives , nous pouvons nous attendre à découvrir quelques observations aviaires pertinentes. Mais en réalité, la lecture de ses comptes-rendus se révèle assez décevante à ce sujet. Surtout lorsqu'il aborde les fameux Pinsons des Galápagos : «  Tous les petits oiseaux qui vivent sur ces îles recouvertes de lave ont un bec court, très épais à la base, comme celui d'un bouvreuil. Cela semble être l'une de ces admirables dispositions de la Sagesse Infinie par lesquelles chaque créature s'adapte à l'endroit auquel elle est destinée. Pour ramasser des insectes ou des graines qui reposent sur de la lave dure comme du fer, la supériorité de ces becs sur les becs délicats ne fait aucun doute, je crois ; mais leur force et leur largeu...

[1835] Les Oiseaux des Galápagos

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Comme vous vous en doutez, l'escale aux Galápagos fut un temps fort pour l'ornithologie du Voyage du Beagle . De tous les spécimens rapportés par Darwin, les Pinsons des Galápagos demeurent, et de loin, les plus célèbres. A tel point qu'ils sont désormais fortement attachés à l'imagerie populaire du Voyage ! Et bien entendu, il nous serait impossible de passer à côté de la théorie de la sélection naturelle sans parler de cette fameuse ménagerie ailée. Car la biodiversité des Galápagos, de l'aveu même de Darwin, fut avec les fossiles d'Amérique du Sud à l'origine de ses toutes premières intuitions sur la transmutation des espèces, dès 1837. Précieuses esquisses qui devaient aboutir à la célèbre Origine des Espèces . Nous ne rentrerons pas ici dans l'argumentaire évolutionniste si fréquemment traité autour de ces fameux Pinsons, mais traiterons plus spécifiquement de l'ornithologie de terrain aux Galápagos. L'expression des « Pinsons de Darwin » u...

[1835] Les Anglais sont partout !

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Les 23 et 24 septembre 1835, le HMS Beagle mouille devant l'île Floreana. Comme le rapporte le Capitaine FitzRoy dans ses Narratives, la cartographie de l'île de San Cristobal est achevée, et notre célèbre équipage poursuit inlassablement sa mission scientifique. Rien n'a été mené à la légère. Pendant que Darwin et Stokes débarquait sur l'île, le Capitaine s'adonnait à ses relevés et précisait minutieusement la météo rencontrée sur place. Un travail rigoureux mené avec zèle, selon son habitude. Inutile de préciser que les relevés de l'île Floreana eurent droit à la même rigueur ! Les eaux locales sont ponctuées de récifs et îlots, que le brick-sloop visite prudemment. Puis, le bâtiment rejoint Post-Office Bay. Je ne traduis pas ce nom de côte, vous laissant imaginer ce qu'il peut bien signifier pour les navires du XIXème siècle parvenant jusqu'aux Galápagos. Or en effet, le nom doit bien être pris au premier degré ! Sur la plage volcanique de cette bai...

[1835] Étape naturaliste à San Cristobal

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Le 17 septembre 1835, le HMS Beagle mouille devant la baie de St Stephen sur l'île de San Cristobal. Comment ne pas penser au film Master and Commander à l'évocation de la très prolifique faune côtière, et même du baleinier américain croisant lui aussi dans ces eaux ! Darwin est aux anges. La géologie de l'archipel des Galápagos est tout aussi prometteuse que sa biodiversité. L'équipage en profite plus trivialement pour se ravitailler en chair fraîche. Les tortues marines et terrestres y pullulent, et rempliront les stocks de vivres du brick-sloop. Darwin ne rate pas non plus les célèbres iguanes marins, qu'il décrit dans son Journal de Bord comme des '' lézards patauds '' : « ils sont aussi noirs que les rochers poreux sur lesquels ils se traînent et d'où ils cherchent leur proie venue de la mer ». Ichtyologie, ornithologie, herpétologie, botanique, Darwin n'a guère le temps de flâner ! Cependant, et contrairement à une idée reçue, notre...

[1835] Les escales des Galápagos

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Nous entamons enfin la célèbre escale du HMS Beagle dans l'archipel des Galápagos. Et quoi de mieux pour accompagner les prochains billets de ce blog que de revenir à la mission principale de l'expédition, à savoir la cartographie des côtes sud-américaines ! Voici donc une carte des escales du brick-sloop dans l'archipel, réalisée à partir du logiciel QGIS et reprenant les données géographiques publiées par le site web de référence Darwin Online . Voici donc ce document qui nous servira de référence dans les semaines à venir. Il prend en compte l'arrivée du Beagle au 15 septembre 1835, jusqu'à sa dernière escale dans l'archipel le 19 octobre 1835. Soit un peu plus d'un mois d'exploration ! Bonne découverte en compagnie de Charles Darwin à bord du fameux  HMS Beagle : Carte de l'escale du HMS Beagle dans l'archipel des Galápagos (15 sept. - 19 oct. 1835).

[1835] Les Robinsons des Galápagos

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Le 15 septembre 1835, le HMS Beagle s'emploie à relever la côte extérieure de l'île San Christobal, dans la portion sud-est de l'archipel des Galápagos. Nous y voici, la fameuse escale gravée dans la culture populaire a enfin débuté ! Impossible de ne pas songer au film Master & Commander (2003) qui rendit hommage à sa manière à cet événement majeur de l'histoire des sciences. Et comme vous vous en doutez, nos héros ne furent pas les premiers à aborder ce havre de nature. Mais quelle est donc l'histoire des Galápagos ? Avant de débuter le récit de cette escale darwinienne, revenons plus en détails sur le passé de cet archipel. Les Galápagos sont un hotspot de biodiversité fort renommé, mais leur patrimoine archéologique est également remarquable. Découvertes par les Espagnols en 1535, les îles sont alors inhabitées. Mais les fouilles débutées dans les années 1950 ont mis en évidence des traces d'occupation précolombiennes. Cette époque demeure cependant ...

[1846] Une conclusion à la géologie de l'Amérique du Sud

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Alors que Darwin quitte le continent pour rallier les Galápagos, je ne résiste pas au plaisir de poster cet extrait de la conclusion du dernier chapitre de ses Geological observations on South America (1846) . Ce paragraphe, étonnamment moderne dans son écriture, est en définitive le triomphe de l'actualisme de Lyell, que Darwin vient de valider de part son travail de terrain. Nous sommes à l'aube de la géologie actuelle, puisque désormais le catastrophisme va progressivement être abandonné par la communauté scientifique du XIXème siècle. Darwin ne fut pas seulement le précurseur de la biologie de l'évolution. Il consolida la révolution scientifique initiée par Lyell en lui apportant ses premières découvertes majeures. «  En Amérique du Sud, tout s'est déroulé à grande échelle, et tous les phénomènes géologiques sont encore actifs. Nous connaissons la violence actuelle des tremblements de terre, nous avons constaté l'ampleur de l'élévation de la région, et l...

[1835] En route vers les Galápagos !

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Le 7 septembre 1835, le HMS Beagle quitte son mouillage à Callao et fait voile vers les Galápagos ! Dès le 15 septembre, il relève la côte extérieure de l'île Chatham, ou Isla San Christobal, dans la partie sud-est de l'archipel. Le séjour se prolongera jusqu'au 19 octobre 1835. Forcément, l'étape des Galápagos a marqué les esprits, à tel point qu'il n'est pas rare de trouver encore aujourd'hui des ouvrages scolaires ou universitaires réduisant le Voyage de Darwin à cette seule étape ! Pourtant, elle ne constitue pas le cœur même de ses travaux de recherche. Certes, ses observations durant son séjour dans l'archipel pèseront considérablement sur ses réflexions dès 1837 et l'ouverture de son premier Carnet de notes sur la "Transmutation des Espèces". Mais les premières publications de Darwin concernèrent la géologie de son Voyage, et notamment son application sur le terrain de l'actualisme alors tout juste proposé par Lyell. C'est a...

[1835] Darwin et la géologie du Nord Chili

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Les travaux de Darwin au cours de ces longs mois passés au Chili concernent, rappelons-le, avant tout la géologie et la paléontologie. Nous avions déjà abordé ces connaissances nouvelles que son inaltérable soif de terrain avait enfanté. Mais il est temps de clore le séjour continental américain du Voyage de Darwin avec ce dernier billet naturaliste. Iquique et les alentours de Callao, au Pérou, ont beau avoir enthousiasmé Darwin dans son Journal de Bord, il ne leur consacrera que quelques paragraphes dans ses travaux. Peut-être parce qu'il y retrouve le théâtre sédimentaire et paléontologique habituel, bien que la répétition de son hypothèse d'élévation continental dut le réjouir. Durant les dernières excursions terrestres de Darwin au Nord du Chili et au Sud du Pérou, notre jeune naturaliste eut occasion de réaliser de riches observations géologiques. Entre Valparaiso et Coquimbo, il s'intéresse outre les affleurements de granite et d'andésite, à la minéralogie du g...

Livre jeunesse : Charles Darwin

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Il n'y a pas d'âge pour découvrir Charles Darwin ! Alors profitons des vacances scolaires pour initier nos chères petites têtes blondes au Voyage autour du Monde de notre naturaliste préféré. Je ne possède pas une grande collection d'albums jeunesse, bien que mon fils soit un jeune bambin en âge de les dévorer. Mais il me fallait absolument glisser entre ses mains un ouvrage dédié au grand Darwin. Il y a quelques années de cela, je faisais donc l'acquisition de cet album collectif, publié par La Librairie des écoles. Une belle surprise pour ma part, puisque cet album jeunesse respecte dans ses grandes lignes la biographie de Darwin, chose assez remarquable pour être soulignée ! Ne vous fiez pas à cette couverture; elle n'est nullement prétexte à mettre en scène un Darwin vieillissant aux Galapagos. Il s'agit plus d'une représentation métaphorique pour coller avec l'image traditionnelle que la culture populaire se fait de Darwin. Un point d'ancrage av...

[1835] Le Capitaine FitzRoy achète encore une goélette !

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Le 24 août 1835, à Callao, le Capitaine FitzRoy fait l'amer constat que le Beagle ne peut couvrir à temps toutes les côtes à cartographier. De nouveau , et sur la recommandation du second Lieutenant M. Sulivan , il décide d'acheter la goélette Constitution pour 400 £ afin de l'employer à de nouveaux travaux de levés topographiques le long des côtes du Chili et du Pérou. La Constitución (nom qu'elle portait à l'époque où FitzRoy en fut propriétaire) fut rééquipée sur ses propres fonds et son commandement confié à M. Usborne. Le 24 août, FitzRoy donna l'ordre à Usborne de poursuivre les levés topographiques depuis le point d'escale de Sulivan (Paposo), « vers le nord en direction de Callao, puis vers Puná, près de Guayaquil », où les levés devaient se terminer. Usborne reçut également l'ordre de vendre la goélette, de retourner à Callao, puis d'obtenir un billet pour lui et son groupe afin de rentrer en Angleterre. Usborne reçut des provisions pour...

Fuegia - Eduardo Belgrano Rawson

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Darwin n'aimait guère les romans dramatiques. Mais peut-être aurait-il été sensible au roman-documentaire de l'écrivain argentin Eduardo Belgrano Rawson. Dans Fuegia , récit crépusculaire du génocide des Fuégiens en Terre de Feu, Rawson crée un lien avoué avec les quatre amérindiens capturés par le Capitaine FitzRoy en 1830. Leur calvaire, et le retour des trois survivants lors de la seconde expédition du HMS Beagle , résonne comme un prélude au déclin des Fuégiens. Pour Darwin qui bien maladroitement s'intéressa à ces peuplades amérindiennes, le parallèle aurait-il été aussi clair ? Ou bien sommes-nous comme Fabien Grolleau et Jérémie Royer tentés de créer ce lien entre le jeune naturaliste et l'énigmatique Fuegia Basket ? Mais au-delà de sa dédicace en forme d'épitaphe, Fuegia est avant tout un roman funeste, dont l'atmosphère oppressante exprime l'inexorable éradication des Amérindiens de Terre de Feu. Deux mondes s'affrontent, l'un incarné par le...