[1835] Noël en Nouvelle-Zélande

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Les journées du 24 et 25 décembre 1835 comptent pour le dernier Noël du Voyage de Darwin ! Ce n'est pas sans une pointe de satisfaction que notre jeune homme ouvre son Journal de Bord par un bref résumé des Noël passés : « Nous avons passé notre premier Noël à Plymouth ; le deuxième dans l'Anse de Saint Martin près du Cap Horn ; le troisième à Port-Désiré en Patagonie ; le quatrième à l'ancre sur la presqu'île de Tres-Montes ; celui-ci, le cinquième, ici, et le prochain, la Providence, j'en suis sûr, nous le fera passer de nouveau en Angleterre ».

Ces deux jours sont avant tout consacrés aux messes, comme le veut la tradition chrétienne. Darwin et le Capitaine FitzRoy étant à terre en compagnie de Mr. Busby, nous n'avons guère d'information sur le Noël de l'équipage du HMS Beagle. Notre jeune naturaliste a bien occasion de visiter les forêts alentours, s'étendant avant tout sur les essences d'arbres présentant un intérêt commercial. A vrai dire, Darwin ne fit quasiment pas d'observations naturalistes en Nouvelle-Zélande. L'heure était avant tout à l'observation de la situation politique et sociale. L'escale tranche donc considérablement avec l'image habituelle que nous nous faisons de son célèbre Voyage !

Nous apprenons cependant durant ces deux jours que la christianisation des Maoris avance à grands pas. Darwin rapporte que la Bible a été traduite dans leur langue, et que la mission d'évangélisation s'accompagne également d'éducation. Les missionnaires se félicitent de surprendre des Maoris lire difficilement la Bible, tels des enfants disciplinés surpris par leurs maîtres à s'exercer. En somme, la destruction des croyances Maoris bat son plein. Quel que soit leur culte, il est forcément jugé négativement, et réduit à la caricature du rituel cannibale. Rien de nouveau dans les colonies européennes du XIXème siècle ...


Mission chrétienne (Whāingaroa) en Nouvelle-Zélande, peinture de 1840.


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