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Affichage des articles du février, 2024

[1833] Un départ de Terre de Feu

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Le premier séjour de Darwin en Terre de Feu prend fin le 26 février 1833. Durant ces derniers jours, le HMS Beagle a repris la mer afin de poursuivre sa mission cartographique. Les 18 & 19 février 1833, le brick-sloop vogue jusqu'à l'île Wollaston en Terre de Feu pour effectuer quelques relevés cartographiques. Le 20 février 1833. Le mauvais temps est de la partie, l'exploration cartographique de l'île Wollaston est donc reporté. Le HMS Beagle retourne s'abriter dans le passage de Goree. Le thermomètre ne dépasse pas les 3°C. Fortes averses de pluie et de grêle. Hélas la météorologie ne va pas s'arranger. Du 21 au 23 février 1833, le mauvais temps empêche le HMS Beagle de mener à bien son travail de cartographie de la Terre de Feu. Le capitaine FitzRoy décide de retourner s'abriter dans la baie de Bon-Succès ! La tempête, d'une violence inhabituelle selon Darwin, oblige l'équipage à jeter trois ancres pour garder le mouillage. Enfin le lundi 25

[1834] Les Fuegiens, des Humains avant tout

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Lors de ses séjours en Terre de Feu, Darwin fut un observateur très critique des peuplades fuégiens que l'équipage du HMS Beagle rencontra. Nous avons déjà eu occasion d'évoquer cela dans différents articles de ce blog, notamment cet article , ou bien encore ici , et enfin sur ce billet aussi .  Et pourtant, même si l'entrée du Journal de Darwin en ce 25 février 1834 dresse à nouveau un portrait peu élogieux des Fuégiens, une phrase marque cependant la pensée humaniste de Darwin : «  A la vue de ces hommes, il est difficile de se convaincre que ce sont des êtres semblables à nous placés dans le même monde  ». Charles Darwin, Journal de Bord . Groupe de Fuégiens Yámanas. Photographie prise en 1883. Car même si l'aspect des Fuégiens, leurs corps nus recouverts de peinture, leur voix discordante pour les oreilles d'un Européen et leurs gestes d'apparence brutaux ne peut que repousser notre jeune naturaliste anglais, il n'empêche que leur appartenance à l'

[1834] Retour à l'île Wollaston sur les traces du HMS Chanticleer

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Durant son travail de cartographie des côtes patagonnes et de Terre de Feu, le HMS Beagle eut occasion à plusieurs reprises de longer les côtes de l'archipel chilien de Wollaston. Ce fut le cas entre le 18 et le 20 février 1833, puis entre le 24 et 26 février 1834. Et ces îles auraient très bien pu être nommées lors de la première expédition du Beagle ! Mais ce honneur revint au capitaine Henry Foster, qui à bord du HMS Chanticleer lors de l'expédition en Atlantique Sud (1829 - 1831), découvrit en premier les quatre grandes îles de l'archipel. La principale île fut baptisée tout comme l'archipel en hommage au savant William Wollaston, grand scientifique de ce début de XIXème siècle. Les géologues auront d'ailleurs certainement reconnu l'inspirateur de la fameuse médaille Wollaston ! La seconde, au sud-est de l'archipel, se nomme l'île Freycinet. Viennent ensuite ls îles Bayly, au nord-est, et Grevy, au nord-ouest. Plusieurs ilots complètent l'archi

[1833] Les Fuegiens du HMS Beagle : épilogue

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Le 6 février 1832, le capitaine FitzRoy est de retour à Woolya où il espère prendre des nouvelles de la nouvelle mission chrétienne qu'il a contribué à fonder quelques jours plus tôt en Terre de Feu. Mais les nouvelles sont mauvaises. «  Matthiews nous fit un si mauvais rapport sur la conduite des Fuégiens que le Capitaine lui conseilla de retourner au navire  » Charles Darwin, Journal de Bord . Et il y a de quoi s'inquiéter, tant la mission est un échec ! Gravure de Fuegiens et de leurs wigwams familiaux. Extrait des " Narrative of the surveying voyages of His Majesty's Ships Adventure and Beagle between the years 1826 and 1836 ".  Dès le départ des marins du Beagle , les Fuégiens ont littéralement pillé la petite mission chrétienne. Matthiews doit surveiller nuit et jour ses maigres biens, et se montre déjà épuisé par l'incessante surveillance. Constamment, les Fuégiens se pressent autour de son habitation et l'empêchent de dormir, tentant de l'atti

[1834] Chroniques d'un voyage en Patagonie

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Durant ce mois de février 1834, le HMS Beagle poursuit sa mission de cartographie du détroit de Magellan et de la grande île de la Terre de Feu. Darwin, bien entendu, nous livre dans son Journal de Bord un récit de ces journées passées aux confins de la Patagonie. Divers événements marquants s'y déroulent, et qui mériteront des billets plus détaillés à l'avenir. Mais revenons ici sur les grandes lignes de ce récit. Le 11 février 1834, le Beagle croise une goélette de chasseurs de phoques. Les marins à son bord leur rapportent le soulèvement des Gauchos aux Malouines, événement majeur de la prise de possession de l'archipel par la Royal Navy sur lequel nous ne manquerons pas de revenir. Darwin aborde quelque peu la rude vie de ces phoquiers. Et bien que cette activité nous semble de nos jours moralement inacceptable, revenons quelque peu sur ces marins qui menèrent une existence certes lucrative, mais terriblement dangereuse. Ainsi parmi l'équipage de phoquiers rencon

[1834] Une promenade devant le Mont Sarmiento

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Le 7 février 1834, Darwin part en compagnie de M. Rowlett et Martens pour une promenade sur le rivage, avec le Mont Sarmiento à l'horizon. Durant cette marche, aucun Fuégien ne se montre. Le secteur n'est cependant pas si hospitalier, et nos trois amis repèrent un wigwam assez récent avec des traces d'un cheval. Il semblerait que la région soit une zone de contact - et probablement de troc - entre Fuégiens et Tehuelches. La montagne, d'abord confondue avec un volcan, fut baptisée Mont Sarmiento par Phillip Parker King, le commandant de la première expédition du HMS Beagle. Pour l'anecdote, cette montagne est mentionnée dans les et  romans de Jules Verne Vingt mille lieues sous les mers et Robur le Conquérant . Côté alpinisme, plusieurs tentatives infructueuses eurent lieu en 1898 et 1913. Le somment oriental ne fut atteint qu'en 1956 pour la première fois par les alpinistes italiens Clemente Gueret et Carlo Mauri. Quant à son somment occidental, il fut enfin gr

[1834] Darwin à l'ascension du Mont Tarn

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Le 6 février 1834, Darwin quitte le Beagle à quatre heures du matin pour se lancer dans une longue randonnée. L'objectif du jour ? Partir à l'ascension du Mont Tarn, culminant à 792 mètres d'altitude au-dessus du niveau de la mer. La randonnée est tout de même impressionnante, car le Beagle est au mouillage à Port-Famine, soit tout de même à près de 20 km du sommet du Mont Tarn. Et les conditions météorologiques de la journée sont particulièrement difficiles ! Le vent souffle sur les crètes, le brouillard ne se lève pas pour autant et par cette absence de visibilité, Darwin est obligé de marcher en se guidant uniquement à la boussole ! Aussi les ravins croisés en chemin durent se révéler de dangereux pièges durant son ascension. D'autant plus dangereux que ces étroites vallées d'érosion sont encombrées de troncs d'arbres pourrissants. Enfin, tout ruisselle d'eau, rendant certainement le sol des plus glissants ! Le Mont Tarn (Punta Arenas, Chili). Photograph

[1834] Port Famine, une destination tragique en Patagonie

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Le 2 février 1834, le HMS Beagle entre de nuit dans Port Famine après une journée de navigation particulièrement calme. Ce site, déjà lourdement chargé d'histoire lors de la visite de Darwin, est aussi inhospitalier que son nom l'indique. Et si notre jeune naturaliste ne s'attarde que très peu sur l'historique de ce site dans son Journal de Bord , c'est probablement en raison du terrible désespoir qui s'abattit à plusieurs reprises sur ses visiteurs. La côte patagonne vue de Port Famine (crédits : https://www.monumentos.gob.cl) Paysage magnifique mais des plus démoralisants comme il ne nota au 1er juin 1834, Port-Famine demeure pour les navigateurs d'Amérique du Sud une destination plus désespérée qu'hospitalière. Dans son ouvrage Voyage d'un naturaliste autour du Monde , Darwin se montre un peu plus prolixe sur ce site à la sinistre réputation. «  Le nom seul de Port-Famine suffit pour indiquer quelles furent les souffrances de plusieurs centaines