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Affichage des articles du janvier, 2024

[1833] Cartographier le canal Beagle

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Du 28 janvier au 6 février 1833, les embarcations du HMS Beagle poursuivent leur exploration du canal Beagle, célèbre bras de mer navigable en Terre de Feu. Pour rappel, le canal Beagle fut découvert par le capitaine FitzRoy au cours du premier voyage du HMS Beagle , d'où son nom ! Pour ce second voyage, il est impératif à ses yeux d'approfondir la cartographie de cette voie maritime permettant de contourner le Cap Horn en sécurité. Comme cette mission ne requiert pas une grande quantité de marins, FitzRoy renvoie deux baleinières auprès du HMS Beagle , toujours au mouillage dans le canal de Goree. Il ne reste donc que deux embarcations et leur équipage : la yawl et une baleinière. FitzRoy et Darwin sont bien entendu du voyage. Après avoir quitté les côtes de Woolya, direction plein Ouest une fois avoir pénétré le canal Beagle. A l'approche de l'île Gordon, les deux baleinières prennent le bras nord du canal. Darwin admire le bleu béryl des glaciers de Terre de Feu.

[1833] Préserver une civilisation ou évangéliser des sauvages ? La question fuégienne lors du voyage du Beagle

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Les 16 janvier 1833, le capitaine FitzRoy va enfin tenir sa promesse de ramener en Terre de Feu les captifs fuégiens embarqués de force lors de la première expédition du HMS Beagle . Mais cet acte charitable, qui justifia en grande partie ses premières tentatives pour affréter à nouveau le brick-sloop, n'en reste pas moins tout aussi intéressé. Puisque derrière le retour des trois jeunes gens jusqu'à leur terre natale se cache un plus ambitieux projet d'évangélisation des tribus fuégiennes. Le HMS Beagle salué par des Fuégiens durant le voyage en Terre de Feu, peinture de Conrad Martens. Le HMS Beagle n'est pas parvenu à franchir le passage de Drake. Les terribles tempêtes du Cap Horn ont eu raison des ambitions de son capitaine. Fort heureusement, ce dernier connaît parfaitement son navire et la tentative ne s'est pas soldée par un naufrage. Ce ne fut pas le cas de tous les navires qui tentèrent la traversée aux mêmes dates. Mais les côtes autour du mouillage du

[1834] Arrivée dans le détroit de Magellan

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Le 22 janvier 1834, il est temps pour l' Adventure et le Beagle de se séparer. Le premier vogue en direction des Malouines occidentales, tandis que le brick-sloop du capitaine FitzRoy fait voile vers le détroit de Magelllan. Après avoir mouillé sous le Cap Watchman, il est temps de prendre le large ! Et sous bon vent, le Beagle dépasse au 26 janvier les falaises blanches du Cabo de Virgenes. Comme le note Darwin dans son Journal de Bord, le navire a donc pénétré ce célèbre détroit ! Arrivée du HMS Beagle dans le détroit de Magellan (janvier 1834) S'engageant dans ce bras de mer entre la Patagonie et la Terre de Feu, le Beagle jette l'ancre le 29 janvier 1834 à Bahia San Gregorio. Les conditions météorologiques se sont dégradées, l'équipage affronte de violents coups de vent soufflant de l'ouest. Le marnage dans cette portion du détroit est alors impressionnant : entre 12 et 15 mètres de différente selon la marée ! Sachant que l'eau avance à une vitesse de

Live GÉO Logique du 14 Janvier 2024 : "Darwin géologue"

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Le 14 janvier dernier, j'intervenais dans la rubrique "Géo Histoire" du live de la chaîne Youtube GEO Logique. J'y présentais Darwin en tant que géologue, une facette importante du personnage souvent méconnue du grand public. Mais que les lecteurs de ce blog connaissent bien ! Vous pouvez visionner mon intervention directement ci-dessous :  

[1834] Charles Darwin, aventurier de l'extrême

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Durant le Voyage du Beagle autour du Monde, les aventures de Darwin n'eurent rien à envier aux exploits du célèbre Mike Horn ! Et si j'exagère un tant soit peu avec cette introduction, les lecteurs de ce blog se souviendront de la précédente mésaventure de Darwin et d'une partie de l'équipage à Bahia Blanca ! En ce début du mois de janvier 1834, le canot parti explorer les côtes de Puerto Deseado va connaître un revers de fortune durant lequel notre jeune naturaliste va s'illustrer ! Le 10 janvier 1834, alors que le canot atteint l'extrémité de la baie jusqu'à San Julian, il s'échoue sur un banc de sable. Voilà Darwin et les marins contraints de patauger dans l'eau et la boue pendant un demi-mille tout le reste de la journée pour se sortir de ce guêpier ! Ce n'est que tard dans la nuit, transis de froid, qu'ils regagnent enfin le HMS Beagle . Dans l'obscurité, la silhouette d'une baleinière française les intrigue. Le navire a bravé le

[1834] La découverte du Macrauchenia

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Le 9 janvier 1834, Darwin poursuit son exploration géologique des alentours de Puerto San Julian. C'est une nouvelle occasion pour notre jeune naturaliste de se pencher sur les fossiles affleurant à la surface des dépôts sédimentaires de la région ! Et de nouveau, la moisson en spécimens du Pléistocène s'annonce particulièrement bonne. La paléontologie, en tant que discipline des sciences naturelles, ne pouvait que devenir un des intérêts spécifiques de Darwin. Durant son Voyage autour du Monde, il y apporta donc une attention toute particulière. Nous avons déjà eu occasion de présenter le site de Punta Alta et ses falaises côtières riches en Mammifères fossiles. Ce ne fut pas le seul spot fossilifère qui intéressa Darwin, et sa collecte d'ossements de Vertébrés demeure impressionnante. L'intérêt de Darwin pour la paléontologie apparait également dans sa correspondance. En mars 1834, il écrit à son mentor le Pr. Henslow : " Je suis assez charmé par la Géologie mai

[1834] Voguer de Puerto Deseado jusqu'à Puerto San Julian

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Le 4 janvier 1834, l' Adventure n'est toujours pas prête à prendre la mer. Sa voilure nécessite encore quelques travaux. Aussi le capitaine FitzRoy décide-t-il de poursuivre la cartographie des côtes de Patagonie pendant ce temps. Cap est mis vers Puerto San Julian, à 204 km plus au Sud. Le voyage commence bien, jusqu'à ce que le HMS Beagle cogne contre un récif. Heureusement, plus de peur que de mal. Mais le capitaine rapporte qu'au même endroit il y a cinq ans de cela, le Beagle avait connu la même mésaventure. Voilà bien la preuve que ces côtes sauvages ont besoin d'un travail cartographique ! Le soir, le Beagle mouille au large de la côte. Puis le lendemain, il poursuit sa route en longeant les terres par le Sud-Ouest. Régulièrement, il effectue des relevés cartographiques, lorsqu'il ne reste pas prudemment au large. Les rochers et brisants sont nombreux dans ces eaux incertaines. Darwin est frappé par l'aspect fortement découpé de la côte. Tout le pla

[1834] Comment Darwin dévora le Nandou qu'il voulait étudier !

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 En janvier 1834, Charles Darwin écrit dans ses Notes zoologiques  : «  Il existe différentes références au sujet d'une seconde espèce de Rhea sp., qui ne se croise que très rarement au Nord du Rio Negro. Mr. Martens en a tiré un à Port Desire, que j'ai d'un coup d’œil assimilé à un jeune spécimen de l'espèce commune – il mesurait aux deux tiers de la taille de l'espèce commune. J'en avais vu quelques spécimens vivants de la même taille, mais j'avais complètement oublié les Petises  ». Mais à quelle anecdote Darwin fait-il allusion ? Alors qu'il était au Rio Negro en 1833, les Gauchos lui parlèrent d'un Nandou fort rare qu'ils appelaient '' Avestrus Petise ''. Moins abondant que le Nandou commun ( Rhea americana ), il lui ressemblait beaucoup. A la différence que leur Avestrus Petise était plus foncé, plus pommelé de plumage, plus petit de taille et ses plumes descendaient plus bas. Farouche, il se prenait cependant beaucoup plus

[1834] Darwin profane un tombeau amérindien !

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Le mercredi 1er janvier 1834, Darwin et les officiers du HMS Beagle explorent les alentours de Port Desire (Puerto Deseado) en Patagonie argentine. Ils découvre une tombe amérindienne d'origine Tehuelche : «  J'ai marché jusqu'à une colline lointaine; nous trouvâmes au sommet une tombe indienne. Les Indiens enterrent toujours leurs morts sur la plus haute colline ou sur quelque promontoire s'avançant dans la mer  » Charles Darwin, Journal de Bord . Il s'agit d'un tumulus, une accumulation de pierres en forme de butte artificielle et dont la disposition des pierres indique une architecture funéraire bien précise. Le lendemain, nos archéologues amateurs décident d'ouvrir cette tombe pour en découvrir le contenu ! Restes d'un chenque pillé dans la province de Santa Cruz (Argentine) - Wikimedia Voilà de quoi nous choquer, nous autres lecteurs contemporains. Mais cette profanation était, dans l'esprit des officiers du Beagle , aussi scientifique que conv