[1834] Excursion en canots sur la côte orientale de Chiloé (4/4)

Le 2 décembre 1834, les marins du HMS Beagle continuent leur exploration de la côte orientale de Chiloé en canots. Après avoir dépassé l’extrémité Sud de l'île de Lemuy, ils poursuivent le lendemain leur périple sous un soleil radieux. Ça et là sur l'eau, un Marsouin jaillit des flots. Un Canard vapeur barbote paisiblement. Au loin, s'élèvent les cônes enneigés des volcans des Andes.

Ce tableau idyllique est rompu les jours suivants par un vent violent soufflant en rafales. L'expédition atteint Punta de Chagua. La population est désormais beaucoup moins dense, c'est à peine s'ils découvrent des parcelles défrichées sur l'île de Tranqui. Pour changer, Darwin herborise un peu et découvre de beaux plans de Pangi, ou Gunnère (Gunnera sp.). Cette rhubarbe géante est très prisée des habitants, qui consomment ses tiges acides et tirent de ses racines une teinture noire. Elles poussent notamment sur les falaises de grès tendre, face à la mer.

Le 6 décembre 1834, la petite expédition atteint Caylen, surnommée « el fin de la Christiandad ». Cette bourgade est réputée être la dernière colonie européenne la plus méridionale de la côte Pacifique. Au-delà, c'est la fin de la Chrétienté ! Une modeste cabane marque même cette « frontière » symbolique, qui ne cessera cependant de descendance toujours plus au Sud durant les décennies suivantes. C'est la dernière ligne droite pour nos fiers explorateurs ! Malgré un vent contraire et une forte houle, ils atteignent enfin l'île de San Pedro au 7 décembre. Le HMS Beagle les y attend au mouillage. Au final, cette session conjointe de réexamen des relevés cartographique des Chiloé n'était pas superflue. Les précédentes mesures avaient attribué 30 milles de trop à l'archipel ! Et connaissant le caractère perfectionniste du Capitaine FitzRoy, il eut été impossible pour lui de laisser passer cette regrettable erreur.


Excursion en canots sur la côte orientale de Chiloé (24 nov. - 7 déc. 1834)


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