[1835] L'île Isabela
Le 28 septembre 1835, le HMS Beagle fait escale sur la plus grande île de l'archipel des Galápagos, l'île Isabela. Commençant par des relevés de ses côtes, le brick-sloop jette l'ancre le lendemain, dans une petite anse. D'une superficie de 4586 km² pour une longueur de 100 km, cette île semble suspendue à la ligne équatoriale. Son nom espagnol lui fut attribué initialement en l'honneur de la reine Élisabeth du Portugal. Son ancien nom anglais d'Albemarle Island, que Darwin et FitzRoy utilisent dans les Journaux respectifs, faut référence au Duc d'Albemarle. Nous y retrouvons la marque du boucanier anglais Ambrose Cowley, explorateur de ces terres lointaines au XVIIème siècle.
Darwin s'intéresse bien entendu à la géologie de cette île volcanique. Née de la fusion de six volcans récents et toujours actifs, l'île témoigne du volcanisme de point chaud typique des Galápagos. Darwin n'est cependant pas aussi au fait du géodynamisme interne que les géologues contemporains, et ses descriptions se concentrent avant tout sur la minéralogie des roches volcaniques. Il ne lui faut cependant pas longtemps pour comprendre la formation de l'île, remarquant dans son Journal de Bord que « elle se compose de 6 ou 7 grandes collines volcaniques de 2 ou 3000 pieds de haut, reliés entre elles par des terres basses formées de lave et d'autres substances volcaniques » Charles Darwin, Op. Cit. Le paysage n'en est pas moins magnifique, comme s'en enthousiasme Darwin.
La faune de cette île est tout aussi remarquable, en raison de ses nombreuses espèces endémiques. Darwin note à quel point les oiseaux sont peu craintifs de l'homme. Un comportement qui leur est souvent fatal, matelots et enfants ayant à cœur de massacrer le plus grand nombre de moineaux et colombes à portée e bâton. Cette familiarité inhabituelle, que Darwin rapporte dans son Journal de Bord, lui inspira quelques commentaires inspirés dans son « Voyage d'un Naturaliste autour du Monde ». Remarquant que les oiseaux les moins farouches étaient présents aux Malouines et aux Galápagos, îles n'ayant connu la présence humaine que récemment, il en déduit que la crainte de l'homme est héréditaire, mais peut s'acquérir par le rude apprentissage de la prédation. En effet, les oiseaux de ces îles se révèlent plus farouches de génération en génération, laissant penser à un comportement héréditaire. L'adaptation des espèces est déjà là, entre les lignes.
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"HMS Beagle off the Galapagos" - Geoff Hunt |
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