[1831] Récit d'un faux départ pour raisons météorologiques

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Le 10 décembre 1831, le capitaine FitzRoy tente un départ pour l'expédition. Les conditions météorologiques s'améliorent favorablement. Tôt le matin, des torrents de pluie s'abattent sur Plymouth. Mais le ciel se dégage enfin et un léger vent de Sud-Ouest souffle dans la baie. FitzRoy avait fait savoir la veille à l'équipage qu'en cas d'amélioration de la météo, il tenterait un départ au matin. A 9 heures, le HMS Beagle lève l'ancre. Erasmus (frère de Darwin) est à bord pour lui faire ses adieux. Il débarque au Môle et le brick-sloop reprend sa route. Mais dès que la protection de la barre rocheuse artificielle est franchie, la mer moutonne. Darwin ne tarde pas à avoir le mal de mer. Pire encore, le soir venu, le baromètre annonce un coup de tabac ! La mer se déchaîne et le navire tangue fortement.


"La rafale", tableau de Willem Van de Velde (le Jeune), vers 1680.

Toute la nuit, et aussi durant la journée du 11 décembre 1831, le mauvais temps s'acharne dans la Manche. Le capitaine FitzRoy doit s'y résoudre, la tentative risque de devenir malheureuse s'il persiste à suivre son cap ! Aussi dans la journée, le HMS Beagle regagne son mouillage devant Barnett Pool [orthographe utilisée par Darwin, voir Barn Pool sur les documents cartographiques]. Rappelons que le HMS Beagle peut mal se comporter par forte tempête, étant même sensible au chavirage. Il est fort probable que FitzRoy, connaissant bien son bâtiment après l'avoir commandé une bonne partie de son premier voyage d'exploration, ait jugé les circonstances météorologiques bien trop périlleuses. Toujours est-il que Darwin retrouve l'Angleterre, lui qui pensait lui tourner le dos pour plusieurs années ! La déception se lit entre les lignes de son Journal de bord.


Le HMS Beagle mouillait avant son départ, le 27 décembre 1831, entre la plage de Barn Pool (à gauche) et Devil's Point (presqu'île dans la continuité du port de Plymouth, en haut et au centre).


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