[1832] A la recherche des "Huit Pierres" au large de Madère
Le 3 janvier 1832, le capitaine FitzRoy commente la journée de navigation dans ses Narratives :
Le 3 janvier, nous étions occupés à chercher les « huit pierres » ; mais rien n'a été vu pour indiquer des roches, ou des hauts fonds, ou même de l'eau peu profonde. Le soleil brillait vivement sur une mer d'un bleu profond, d'une couleur uniforme : aucun sondage ne put être obtenu ; et s'il y avait eu un haut-fond ou un rocher à moins de sept milles de nous à n'importe quelle heure de ce jour-là, il n'aurait pas pu passer inaperçu. Tant de vaisseaux ont cherché, en vain, ce prétendu groupe de rochers, qu'on peut à peine croire leur existence aujourd'hui.
Il s'agit là de la vaine recherche hydrographique des "Huit Pierres", une zone supposée d'ilots ou des hauts fonds potentiellement dangereuse pour la navigation. De 1825 à 1842, l'Amirauté va demander aux navires approchant Madère par le Nord d'enquêter sur la présence potentielle de ces hauts fonds. Sans aucun résultat. Sur une carte du service hydrographique de Londres (1842), deux positions hypothétiques "M" et "N" sont explorées par différents navires durant cette période. Le HMS Beagle (1832) se charge notamment en vain de la zone "M". Sa trajectoire est reportée sur le document.
Darwin écrit dans son Journal de Bord :
3 janvier 1832 : Nous cherchions les Huit Pierres et passâmes à l'endroit où elles sont inscrites sur les cartes. — Peut-être leur origine aurait été volcanique et ont-elles disparu depuis.
Comment un récif de roches volcaniques aurait pu s'éroder en l'espace de quelques décennies ? Nous n'en saurons pas plus. L'Amirauté finira pas abandonner elle aussi les recherches, doutant elle aussi de la véracité géographique de ces hauts fonds.
Extrait de la carte du service hydrographique de Londres (1842). On y voit la trajectoire du HMS Beagle (1832) |
De Madère à Ténérife, trajet suivant du 4 janvier au 6 janvier 1832. Réalisation : QGIS / OpenStreetMap |
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