[1835] Prospecter la géologie de la Cordillère des Andes
Inlassablement en cette année 1835, Charles Darwin réalise plusieurs transects géologiques de la Cordillère des Andes. Preuve de son enthousiasme pour ces missions pourtant éprouvantes, il profite d'un court retour à Copiapo, son camp de base temporaire chilien, pour organiser aussitôt une nouvelle expédition. Le 26 juin, après avoir engagé un guide et loué huit mules, le voilà de nouveau sur les chemins montagnards andins !
Les flancs de vallée désolés ne font que conforter son hypothèse d'un soulèvement progressif de la région au-dessus des océans. Bien entendu, il s'agit là d'un de ses axes de recherche majeurs en géologie, comme nous avons eu l'occasion de le commenter à de nombreuses reprises sur ce blog. Mais notons une fois de plus que si cette hypothèse est désormais considérée comme inexacte, elle eut le mérite de proposer une explication gradualiste à la formation des reliefs terrestres. Mais en attendant, la région est si aride que le ravitaillement en eau commence à poser problème, les rares puits ne promettant qu'une eau saumâtre ! « En fait, tout le Chili, au nord de Coquimbo, rivaliserait, je pense, avec l'Arabie par son aspect désertique » Correspondance de Charles Darwin à sa sœur, Caroline Darwin, juillet 1835.
La faune n'est pas en reste, même si Darwin la délaisse alors au profit de la géologie. Dans son Journal de Bord, Darwin note la présence de Guanacos, Vigognes et Renards. Pour ces derniers, il suppose que l'abondance de petits rongeurs leur garantit de quoi survivre sans peine dans ces environnements arides. Atteignant la « primera linea », ou ligne de partage des bassins versants atlantiques et pacifiques, Darwin note qu'à l'Est tout cours d'eau finit inexorablement son chemin dans un grand lac salé, sur un haut plateau désertique.
Tentant l'ascension des plus hautes crêtes, il ressent rapidement la Puna et doit y renoncer alors qu'il s'approche de leurs sommets. La neige abonde à ces altitudes (qu'il estime entre 2400 mètres et 3000 mètres). Les nuits sont glaciales, et les conditions extrêmes. Les accidents de voyageurs sont fréquents, comme le racontent son guide, et Darwin s'en sort à très bon compte. Aussi est-il plutôt satisfait de redescendre vers Copiapo le 29 juin ! Au 1er juillet, il est de retour à bon port et reste en ville chez M. Bingley les 2 et 3 juillet.
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Exemples de transects de géologie de la Cordillère des Andes réalisés par Charles Darwin |
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