[1835] Darwin et le mal des montagnes
Le 21 mars 1835, au cours de sa traversée de la Cordillère des Andes par les hauts plateaux chiliens, Darwin expérimente le fameux mal des montagnes ! « Nous avons entamé la pénible ascension et avons d'abord éprouvé quelques difficultés respiratoires. Les mules s'arrêtaient tous les cinquante mètres, puis les pauvres bêtes, volontaires, reprenaient spontanément leur respiration après quelques secondes » Charles Darwin, Journal de Bord.
Bien sûr, ce ne sera pas la seule fois où ce malaise physiologique s'imposera à sa condition physique ! Mais l'entrée à cette date de son Journal de Bord illustre en détails ce phénomène tel que rapporté dans les Andes : « Les Chiliens appellent Puna cette respiration courte due à l'air raréfié […] On la considère comme une sorte de maladie, et on m'a montré les croix de plusieurs tombes où des personnes étaient mortes, appelées ''Punado'' ». Darwin décrit aussi les symptômes ressentis : « La seule sensation que j'ai ressentie était une légère oppression au niveau de la tête et de la poitrine ; une sensation que l'on peut ressentir en quittant une pièce chaude et en courant violemment par un jour de gel ». Son affliction demeure assez modeste, il ne dépasse guère l'étage alpin, et il concède une bonne part de psychosomatique puisque « après avoir découvert des coquillages fossiles sur la plus haute crête, j'oubliai complètement la Puna, dans ma joie ».
Pour autant, Darwin ne prend pas la Puna à la légère, et rapporte comment ce mal peut fortement menacer des expéditions s'aventurant à plus haute altitude. Son idole elle-même s'y frotta, avec succès : « je ne comprends presque pas comment Humboldt (et d'autres par la suite) ont pu atteindre 5 800 mètres ». Tout est cependant question de conditionnement de l'organisme, comprend-il : « Sans doute, un séjour de quelques mois à Quito, à 3 000 mètres d'altitude, préparerait l'organisme à un tel effort. Pourtant, à Potosi, on me dit que les étrangers souffrent pendant environ un an ». Enfin, concernant le mal des montagnes, les locaux préconisent de manger de l'oignon. Sans garantie de résultats, note Darwin !
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