[1835] Une hacienda au Chili
Le 12 juin 1835, Darwin est hébergé à l'Hacienda de Potrero Seco, dans la vallée de Copiapo. Après les bivouacs des derniers jours, notre jeune naturaliste en tire un confort bienvenu ! Cette hacienda appartient à une société britannique. Le gérant, M. Bingley, l'accueille grâce à une lettre d'introduction que Darwin lui présente. Il va y passer plusieurs jours, entre le 12 et le 27 juin 1835, profitant de l'hospitalité pour explorer les environs. La propriété, encaissée dans la vallée, fait 14 lieues de long. Elle était jusqu'à récemment estimée à 100 livres sterling. On y cultive du fourrage pour les mules et du trèfle de pays. Mais ce n'est pas la seule ressource de la société qui emploie M. Bingley. Ce dernier s'occupe de négoce de minerais de cuivre, qu'il exporte depuis le plus proche port.
Comme la route est uniquement praticable par des mules, ces dernières se chargent du transport du minerai. Aussi sont-elles au cœur de d'entreprise commerciale, et leur valeur marchande ainsi que celle du fourrage sont particulièrement importants ! « Le fourrage pour les bêtes coûte un shilling par jour, ce qui pour l'Amérique du Sud est extraordinairement exorbitant » Charles Darwin, Journal de Bord. Ces bêtes de somme sont résistantes, puisque la vallée de produit pas assez de nourriture pour tous ces animaux. Elles travaillent donc malgré la faim qui les tenaille, traversant des chemins ardus et à gué des fleuves capricieux. La vallée, aride, vit au rythme des orages qui gonflent ces cours d'eau temporaires et fait lever les pâtures d'altitude. L'eau est un bien aussi précieux que les mules, et en période sèche, les réservoirs sont étroitement surveillés par des gardes armées. Il est vrai que le fameux désert d'Atacama n'est guère loin d'ici !
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Image d'illustration : gravure d'une hacienda par Frederick Catherwood (1843) |
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