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Affichage des articles du février, 2025

[1835] Le tremblement de terre de Concepción

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Le 20 février 1835, alors qu'il s'est allongé pour se reposer dans les forêts de Valdivia, Charles Darwin sent le sol trembler sous son dos. Durant deux interminables minutes, l'oscillation perdure. Darwin et Syms Covington tentent de se relever, mais le sol tangue comme en état d'ivresse ! «  Je puis le comparer au fait de patiner sur de la glace très mince, ou au mouvement d'un navire sous l'office d'un courant transversal  ». Nos deux aventuriers viennent de ressentir les ondes de surface propagées par le tremblement de terre de Concepción, dont l'épicentre se situe à 330 km plus au Nord. Ce dessin du séisme de Valparaiso (Chili) de 1906 laisse imaginer le drame que connurent les habitants de  Concepción en 1835. «  Un tremblement de terre comme celui-ci détruit instantanément les associations les plus anciennes ; le monde, symbole même de toute solidité, bouge sous nos pieds comme une croûte sous un fluide  » Charles Darwin, Journal de Bord ...

[1835] Le Fort de Niebla

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 Le 14 février 1835, Darwin et ses compagnons sont de retour à Valdivia. Le soir même, il est à bord du Beagle au mouillage. Le 18 février, il accompagne le Lieutenant Wickham jusqu'à Niebla, au Sud-Ouest de Valdivia. L'officier souhaite examiner la place-forte du même nom, et l'officier qui la commande ne fait pas de manières à ce sujet. Il semblerait que la garnison chilienne n'y soit que symbolique, tant l'armement du fort est en piteux état. Le Fort de Niebla était une construction défensive datant de 1645. S'il fut un élément d'assise de l'autorité de la vice-royauté péruvienne sur ces côtes, il était épaulé dans cette tâche par un réseau de forteresses, appelés communément les "Châteaux" de la Forteresse du Pacifique. Lors de la prise de Valdivia par les patriotes chiliens en 1820, le contingent royaliste ne parvint pas à atteindre de ses canons les deux vaisseaux de guerre qui mouillaient dans la baie. Ils finirent par abandonner le f...

[1835] Darwin en Araucanie

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Le 11 février 1835, Darwin entame une courte randonnée à cheval aux alentours de Valdivia. Il y a fort à parier qu'il est accompagné d'un guide et de son jeune assistant, Syms Covington. La première journée demeure assez banale à ses yeux. Certes, Darwin retrouva sûrement avec plaisir la terre ferme, mais la forêt parcourue une fois les terres défrichées franchies reste assez similaire à Chiloé. A peine remarque-t-il que la végétation est plus verte, ce qui serait lié, selon lui, à la latitude plus proche du Tropique du Capricorne. Les longues tiges de Poacées arbustives l'intéressent, et Darwin note que les Amérindiens les utilisent pour fabriquer leurs Chusas, ou longues lances effilées. Le soir, leur gîte est si sale qu'il préfère dormir à la belle étoile ! Les puces ne manquent pas de le dévorer, et au matin, «  il n’y avait pas un shilling sur mes jambes qui n’ait sa petite marque rouge là où une puce s’était régalée  » ! ( ci-contre : carte de la région d'Arau...

[1835] Arrivée à Valdivia

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Le 8 février 1835, le HMS Beagle arrive à Valdivia, sur les côtes chiliennes. «  Nulle part la forêt est défrichée. Comme la structure géologique est de toute évidence la même que celle du centre de Chiloé, les caractéristiques extérieures sont identiques  » Charles Darwin, Journal de Bord . A l'endroit de la ville, seulement quelques petites maisons et des forteresses espagnoles impressionnantes. C'est l'héritage de la Vice-Royauté. Les places fortes sont cependant en partie désarmées. Mais les lieux demeurent chargés d'histoire, puisque Lord Cochrane assaillit la garnison. Cet épisode de la Guerre d'Indépendance du Chili est demeurée célèbre ! La prise de Valdivia, qui eut lieu dans la nuit du 3 au 4 février 1820, fut une opération navale particulièrement brillante. Un commando de 250 hommes menés par Thomas Cochrane et le français Jorge Beauchef débarqua dans le plus grand secret, et prit d'assaut les forts de la ville. L'attaque, soigneusement préparée...

[1835] L'Adieu à Chiloé

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Le 4 février 1835, le HMS Beagle quitte l'anse de San Carlos (Ancud) et fait voile vers le Nord du Chili. «  Je crois que tout le monde est heureux de dire adieu à Chiloé  » note-t-il dans son Journal de Bord . Cabotant pendant quatre jours, le brick-sloop arrive à Valdivia le 8 février. Les adieux à Chiloé sont donc aussi brefs que joyeux, et pourtant la grande île de Patagonie chilienne aura façonné à sa manière les hypothèses naturalistes, et nourri les observations économiques, sociologiques et ethnologiques du jeune Darwin. Une fois n'est pas coutume, commençons par les sciences sociales. La grande île de Chiloé, ancienne possession espagnole, est devenue une province de la jeune nation chilienne. Le pays n'en demeure pas moins très pauvre, et encore marqué par les déportations massives d'Amérindiens des archipels méridionaux par les colons européens. Lors de son excursion en canot le long de la côte orientale de la grande île , Darwin eut occasion de découvrir...

Darwin - Christian Clot & Fabio Bono

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Bande-dessinée en deux tomes parue en 2016 dans la collection Explora (aux éditions Glénat), «  Darwin  » propose au lecteur une plongée dans la genèse de la plus grande révolution de la biologie moderne : celle de la théorie de l'évolution des espèces par la sélection naturelle. Depuis son Voyage autour du Monde à bord du HMS Beagle jusqu'à sa paisible retraite de Down House, nous marchons dans les pas de Charles Darwin, naturaliste de génie, qui par ses brillantes observations va bousculer la doctrine religieuse établie d'une création immuable de la Nature. Courte série en deux volumes de Christian Clot (scénariste) & Fabio Bono (dessinateur), «  Darwin  » se veut une fresque biographique mêlant découverte scientifique et récit d'exploration. En deux albums, nous avons là assez de planches pour développer un « Journal de Bord » illustré du célèbre voyage. Mais également d'aborder les circonstances qui amenèrent un jeune diplômé en théologie à ...