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Affichage des articles du mai, 2025

[1835] En colocation avec le Capitaine FitzRoy

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Il faut croire que le carénage du H MS Beagle avance bien, puisque Darwin séjourne à bord dès le 15 mai 1835. Puis le lendemain, il prend un logement à Coquimbo en colocation avec le Capitaine FitzRoy. Ce n'est pas vraiment à côté, puisque la ville se trouve à 20 km du mouillage du Beagle . Comprenez du lieu de cale sèche, puisque les Narratives du Capitaine nous apprennent que les travaux se poursuivent jusqu'au 6 juin. L'ambiance de la colocation est-elle au beau fixe ? Il y a des raisons de penser que non. Le 17 mai au soir, Darwin dîne chez un certain M. Edwards, un compatriote installé au Chili. Pas un mot sur la présence du Capitaine, mais la description d'une seconde secousse sismique majeure quelques semaines après le tremblement de terre de Valparaiso. L'événement se révèle fort heureusement sans gravité. Le 19 mai, un peu de géologie en suivant les indications d'un site remarquable décrit par Lyell. Le Capitaine est toujours absent. Le 21 mai, excu...

[1835] Radouber le HMS Beagle

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Le 13 mai 1835, lorsque Darwin retrouve le HMS Beagle à Coquimbo, le navire est en pleine rénovation. On radoube de fond en comble sa coque en prévision de la traversée du Pacifique, écrit-il dans son Journal de Bord . L'examen des Narratives du Capitaine FitzRoy nous confirme les faits : «  Après avoir rapidement reconnu la côte jusqu'à Coquimbo, nous sommes arrivés à la crique d'Herradura et avons solidement amarré le navire. J'avais l'intention d'y effectuer un carénage complet et de préparer le Beagle pour recevoir un important ravitaillement à Valparaiso, ce qui lui permettrait de longer la côte jusqu'aux Galápagos, puis de traverser le Pacifique jusqu'à Sydney, en Australie. À Herradura, il est resté tranquillement à terre jusqu'au 6 juin ; tout son équipage a campé à terre près du navire, le temps qu'il soit entièrement vidé, réarrimé et repeint  » Robert FitzRoy, Narratives (1839). Le radoub est une opération nécessaire pour ...

[1835] La vallée fertile de Coquimbo

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Le 14 mai 1835, Darwin entame sa visite de la vallée de Coquimbo, au Chili. La ville de Coquimbo en elle-même n'a rien de remarquable, selon ses propres dires. Il s'agit d'une bourgade de ne comptant pas plus de 8000 habitants. Les vastes cultures céréalières l'intéresse bien plus, notre jeune naturaliste notant forcément le contraste avec les terres bien plus arides du Chili méridional ! Au Nord de la vallée, les vergers d'arbres fruitiers sont abondants. Mais fidèle à ses devoirs, il s'attaque également à la géologie de la région. A nouveau, il note sur les terrasses de galets de la vallée la profusion de fossiles de coquillages. Dans son «  Voyage d'un naturaliste autour du Monde  » (1839), Darwin en est persuadé, ces coquillages sont la preuve supplémentaire de l'élévation successive du sol depuis le niveau des océans. Il note même la trace d'érosions côtières sur ces terrasses ! Les observations de Darwin sont justes, ses conclusions limitées ...

[1835] Sur la route des Andes, à nouveau (3/3)

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Suite et fin de cette expédition terrestre andine ! Nous avions laissé Darwin et ses compagnons aux mines de Panucillo, dont le propriétaire, M. Caldcleugh de Santiago, les accueille en personne. Le 12 mai 1835, notre jeune naturaliste fait le tour du propriétaire avec attention. Le minerai extrait est le pyrite de cuivre commun, d'une belle couleur jaune. Bien qu'estimée à plus de 30000 dollars, M. Caldcleugh en fit l'acquisition pour la modique somme de 3,8 livres sterling. Les anciens propriétaires ne croyaient pas possible de réduire le minerai en métal exploitable. Et malgré quelques déboires, notre entrepreneur anglais finit par rendre l'exploitation suffisamment rentable. Pyrite de cuivre (wikipedia) Le travail demeure pénible en cette première moitié du XIXème siècle, comme vous pouvez vous en douter. Les ouvriers remontent leur chargement sur leur dos pas moins de 12 fois par jour, soit un total de 1088 kg, et d'une profondeur atteignant les 73 mètres ! R...

[1835] Sur la route des Andes, à nouveau (2/3)

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Poursuivons le récit de cette nouvelle expédition terrestre de Darwin. Le 1er mai 1835, les cavaliers traversent la vallée de Longotomo. Leur route les mène au Nord du Chili, et les rapproche à nouveau du littoral. Les arbres se raréfient au profit d'une couverture buissonnante apparentée aux yuccas. De Longotomo à Quilimar, la route longe la côte. Enfin le 3 mai de Quilimar à Conchalee, le pays devient de plus en plus dénudé, comme si la terre devenait désormais aride, presque désertique. Pas même une chèvre ne pourrait survivre dans ce décors désolé ! Et pourtant, la pluie est au rendez-vous. Rare et brutale, en torrents diluviens. Chemin faisant, les cavaliers entendent parler du HMS Beagle . Cartographier les côtes semble suspect pour les habitants de ces régions désolées, qui sont convaincus que le brick-sloop est en réalité un navire contrebandier. Ils se plaignent également du caractère irascible du capitaine FitzRoy, qui ne fait que renforcer leurs soupçons ! Darwin,...